Lors de la rencontre annuelle de l’Ecole de journalisme de Sciences Po Paris sur « Les nouvelles pratiques du journalisme », le 7 décembre 2015. Tous trois insistent sur l’émergence de nouveaux canaux d’information comme le réseau social Snapchat et sur l’importance de traiter les données en temps réel pour les journalistes.
De nouveaux canaux d’information
Pour Alice Antheaume, « l’ouverture du réseau social Snapchat aux médias français, pile au moment où « Le Monde » ouvre son canal, est une vraie interrogation sur les contenus et les formats qui vont marcher, sur la position de Snapchat vis à vis des éditeurs qui n’est pas du tout la même que celle de Facebook ou Twitter. » Les journalistes, surtout les plus jeunes, doivent en tenir compte pour exercer leur profession. « Ils doivent aimer expérimenter de nouveaux formats et surtout se poser la question de savoir ce que les jeunes lecteurs veulent comme contenu. Ainsi, les journalistes pourront produire de nouvelles narrations », ponctue Alice Antheaume.
Un tournant sur le numérique
Au sein de l'équipe du Monde Interactif, Bruno Patino et Jean-François Fogel ont conçu et développé lemonde.fr, un des sites d'information leaders de l'univers francophone. En 2005, ils publient l’essai « Une presse sans Gutenberg » où les deux auteurs mettent à plat les différents modèles économiques de la presse, notamment à l’ère du numérique. « A cette époque, les sites d'information ont à peine dix ans mais avec leur contenu renouvelé en continu et la relation interactive qu'ils entretiennent avec les internautes, ils ont dépouillé le journalisme de ses privilèges », explique Bruno Patino.
Les journalistes sont désormais appuyés, voire relayés par de nouveaux confrères qui, comme eux, alimentent et éditent des sites d'information. « La capacité à recueillir et traiter les données à la volée devient décisive dans les salles de rédaction. Il est absolument nécessaire que les journalistes s’en saisissent et les utilisent. Google et les réseaux sociaux ont été les premiers à produire des données ; maintenant, tout le monde doit s’y mettre », affirme Jean-François Fogel.
Ces interviews ont été réalisées dans le cadre de l'enquête sur « Les nouvelles pratiques du journalisme de santé » menée par l’Argus de la presse et Capital Image fin 2015.
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